Le site de la production de la Sofacem, à Pré-en-Pail, en Mayenne
La Sofacem (La Cuisine Française®) en liquidation judiciaire
Le tribunal de commerce de Laval a prononcé, le mercredi 05 juillet 2023, la liquidation judiciaire de la Sofacem, société employant 46 salariés, à laquelle appartenaient les marques La Cuisine Française® et LCF Design, et dont Laurent de Bray s’était porté acquéreur le 30 juin 2022. Sise à Pré-en-Pail, en Mayenne, l’usine de l’entreprise a cessé toute activité le vendredi 07 juillet 2023 en fin de journée. Cependant, la marque La Cuisine Française® susciterait d’ores et déjà l’intérêt de plusieurs parties et pourrait faire, dans les mois qui viennent, l’objet d’une acquisition…
Le mercredi 05 juillet 2023, le tribunal de commerce de Laval a prononcé un « jugement d’ouverture » mettant formellement en route la procédure de liquidation judiciaire de la Sofacem, société à laquelle appartenaient les marques La Cuisine Française® et LCF Design, et qui employait 46 salariés ; depuis le 31 mai 2023, l’entreprise était en redressement judiciaire, sur décision de ce même tribunal. Le vendredi 07 juillet 2023, le site de production de la Sofacem, situé à Pré-en-Pail, en Mayenne, a cessé toute activité.
La liquidation de l’entreprise a donc été prononcée tout juste un mois après l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire ; un délai très bref, et que Laurent de Bray, gérant depuis le 30 juin 2022, justifie en précisant que « aucune des parties contactées par le mandataire judiciaire pendant le mois de juin, et susceptible d’entrer au capital de la Sofacem ou d’en faire l’acquisition, n’a manifesté un intérêt officiel pour l’une de ces éventualités. Prenant acte de cet état de fait, et étant donné les dettes et les pertes cumulées, le tribunal de commerce de Laval n’avait, dès lors, pas d’autre choix que de prononcer la liquidation judiciaire de l’entreprise. »
Des échéances trop lourdes à affronter
Si la Sofacem a réalisé, lors du dernier exercice comptable, un chiffre d’affaires peu ou prou équivalent à 4 millions d’euros, l’hebdomadaire Le Courrier de la Mayenne a précisé, dans un article paru sur son site Internet le 07 juillet , que « lors de l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire le 31 mai dernier, la société devait faire face à un passif exigible déclaré de 404 381,23 €, n’incluant pas les 650 000€ que le groupe Hofidec a apporté en compte courant durant cette année. »
Et notre confrère de citer la direction de la Sofacem : « Nous avons repris une société lourdement endettée. Le retournement espéré n’a pas eu lieu . »
Contacté par la rédaction de Cuisines & Bains Magazine , Laurent de Bray a développé son point de vue : « Je me suis porté acquéreur, l’an passé, de la Sofacem parce que j’avais à coeur de préserver un savoir-faire d’exception, un patrimoine bicentenaire, et de pérenniser une entreprise dont le patrimoine, l’éthique et la maestria incarnent si bien l’excellence de notre production nationale ; ce dont m’a d’ailleurs félicité le tribunal lorsque celui-ci a prononcé la mise en liquidation judiciaire. Je ne me dédouane pas de ce triste dénouement. Néanmoins, je retiens que nous avons amélioré certains aspects de la production, des délais, de la qualité des finitions, mais cela n’a pas suffi car la société avait une santé trop dégradée pour être sauvée, en dépit de nos efforts. »
Un nouvel espoir ?
« Je persiste à penser que ce produit d’exception, fabriqué de manière artisanale… n’était pas vendu assez cher, poursuit Laurent de Bray. Je conçois parfaitement que, concernant un caisson de 60 cm par exemple, rien ne justifie un positionnement-prix deux, trois ou quatre fois plus onéreux que la concurrence. Mais songez que nous fabriquions très souvent des meubles à nuls autres pareils, issus de l’imagination fertile de nos clients ou des architectes d’intérieur qui conçoivent la cuisine à leur intention. Or aucun autre fabricant ne propose de pareilles conceptions : chez nous, chaque meuble était unique. Si j’osais, je dirais que ces derniers… n’avaient pas de prix ! »
« La marque, si elle trouve un repreneur, ce que j’appelle de mes voeux, ne sera viable, à terme, qu’en privilégiant des projets bien spécifiques, à très forte valeur ajoutée. Il faut tout mettre en oeuvre pour que, dès lors que lesdits projets sortent de l’ordinaire, les concepteurs et les clients pensent immédiatement à La Cuisine Française® », conclut ainsi Laurent de Bray.
Une reprise, justement… Selon les informations de Cuisines & Bains Magazine , la marque La Cuisine Française® susciterait d’ores et déjà l’intérêt de plusieurs parties et pourrait faire, dans les mois qui viennent, l’objet d’une acquisition. Aussi l’espoir que ce nom emblématique du secteur de la cuisine équipée en France renaisse de ses cendres et brille à nouveau au firmament de la filière subsiste-t-il…
Affaire à suivre !