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© Franck Dunouau

23.1.2025

EuroKera : une entreprise et un savoir-faire qui gagnent à être connus !

Fabricant de surfaces vitrocéramiques d’envergure mondiale, l’entreprise française EuroKera – né en 1990 d’une “joint venture“ entre Saint-Gobain et Corning Inc. – équipe depuis 35 ans près de 30 % des plaques de cuisson électriques (radiants et induction) vendues sur le marché. Si certains des produits qu’elle conçoit et commercialise font le “buzz“ depuis quelques années sur le marché de la cuisine équipée, la société et le savoir-faire dont elle peut s’enorgueillir méritent d’être abordés plus en détails. Découverte.

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Il est parfois des produits dont nous savons tout en matière d’esthétique, de fonctionnalités et de valeur ajoutée… sans toutefois connaître en détails l’entreprise qui les manufacture.

Qui, par exemple, n’a jamais entendu parler, au sein de la profession, de Versâtis, un plan de travail en vitrocéramique dont la plaque à induction intégrée se révèle parfaitement invisible ? Primée lors des S-Awards 2021 (concours organisé par le SADECC, salon professionnel aujourd’hui disparu) dans la catégorie “Plans de travail“, cette innovation avait, à l’époque, reçu un accueil très favorable de la part des visiteurs, proprement enthousiasmés par cette technologie révolutionnaire.

Versâtis by EuroKera

De même, qui ignore l’existence de la gamme de plaques à induction SaphirMatt, présentée par Electrolux il y a un peu plus d’un an déjà ? Dotée d’une surface en vitrocéramique affichant un design élégant en finition noire mate (qui s’inscrit parfaitement dans les tendances actuelles de design), cette série peut également se prévaloir d’une résistance aux rayures quatre fois supérieure ainsi que d’un nettoyage deux fois plus rapide que les tables de cuisson standard. Le jury du concours M Awards, organisé par le salon professionnel EspritMeuble, ne s’y était d’ailleurs pas trompé et l’avait désignée parmi les lauréats de l’édition 2023, dans la catégorie “Électroménager“.

Si ces deux produits sont fort connus des cuisinistes français, la rédaction de Cuisines & Bains Magazine gage cependant que nombre d’entre eux sont beaucoup moins instruits sur EuroKera, la société qui a conçu les surfaces vitrocéramiques innovantes utilisées pour fabriquer Versâtis et SaphirMatt.

Aussi, tâchons de remédier à cette lacune !

Dissiper un malentendu courant

Un peu d’histoire, donc : fruit de l’union, en 1990, de deux des groupes comptant parmi les plus prestigieux au monde (Saint-Gobain et Corning Inc.), EuroKera, qui souffle cette année ses 35 bougies, n’est autre que l’un des principaux – sinon le premier – fabricant mondiaux de surfaces en vitrocéramique destinées, entre autres, à la cuisson des aliments.

Incidemment, il faut, à ce stade du portrait que nous dressons de ladite société, dissiper un malentendu. Nombre de particuliers (et certains acteurs du marché également) ont tendance à confondre la vitrocéramique, c’est-à-dire un matériau transformé, avec le radiant, qui est une source d’énergie ; aussi opposent-ils la plaque “vitrocéramique“ à la table à induction. «  C’est une méprise hélas courante, confie Francis Cholley, CEO d’Eurokera. Quel que soit le type de technologie destiné à la montée en température de la table de cuisson (radiant ou induction), celle-ci est toujours habillée de vitrocéramique ; une plaque à induction est donc, de ce fait, une plaque vitrocéramique, au même titre qu’une plaque équipée de radiants. »

Francis Cholley, CEO d'EuroKera. © Franck Dunouau

Pour être plus précis, c’est le Dr. Stookey, chimiste intégré au département R&D de l’entreprise américaine Corning qui, dans les années 40 – et alors qu’il s’efforçait de mettre au point une nouvelle technologie pour la télévision couleur, donc de trouver un moyen économique de percer des millions de trous dans une feuille de verre afin de guider les faisceaux d’électrons –, a inventé la vitrocéramique. C’est une découverte fortuite, du reste : en surchauffant par inadvertance le four dans lequel il avait introduit le verre, le bon docteur obtint, sans le vouloir, une plaque particulièrement résistante aux chocs… et la vitrocéramique était née.

Francis Cholley nous conte la suite : « Breveté par Corning, ce procédé fut pendant un temps utilisé sous licence par le fabricant allemand Schott, avant que la société américaine entreprenne d’exploiter pour son propre compte la technologie qu’elle avait inventée. Après avoir conçu, à la fin des années 60, une surface en vitrocéramique (lisse et blanche) comprenant des éléments en serpentin et un espace isolant en dessous, et après avoir développé en France, dans les années 70, une gamme de plats de cuisson transparents, Corning forma en 1990 une “joint-venture“ avec Saint-Gobain pour donner naissance à EuroKera. »

5 sites industriels, 7 centres de R&D et 160 familles de brevets

Aujourd’hui, ladite entreprise, qui fonctionne sur le principe d’une gouvernance partagée – le Directeur Général vient de Saint-Gobain et le Directeur Financier est issu des rangs de Corning –, peut s’enorgueillir du titre de seul fabricant français de solutions vitrocéramiques. EuroKera destine ces dernières à différentes applications : la plaque de cuisson bien sûr, mais également les inserts (ou portes transparentes) de cheminées. « Ces deux produits sont strictement les mêmes en termes de propriétés (résistance à la chaleur et aux chocs, dilatation nulle, facilité d’entretien, etc.) ; seule la couleur diffère, note Francis Cholley, qui préside aux destinées d’EuroKera depuis un an et trois mois. Selon la température de cuisson pendant l’étape de fabrication, la plaque vitrocéramique devient noire, transparente… ou blanche. »

Tout commence dans l’usine de Bagneaux-sur-Loing (Seine-et-Marne), sise au sud de Nemours, à environ une heure de Paris. Dans cette usine dite “de fusion“, EuroKera s’applique à fondre les matières premières (y compris le verre recyclé et le sable naturel) dans ses trois fours sous une forme liquide. Le verre est ensuite aplati entre deux rouleaux et refroidi pour prendre la forme d’une feuille ; l’exacte composition des feuilles du matériau baptisé à ce stade “green glass” (verre vert) est déterminée par le produit final qu’elles serviront à produire.

© Franck Dunouau

Les feuilles sont alors acheminées dans les usines de transformation du groupe, situées dans des pays permettant de desservir au mieux les marchés principaux d’EuroKera : Europe, États-Unis et Asie (Chine et Thaïlande). Pour notre continent, c’est l’usine de Château-Thierry qui se charge de la transformation : découpe à la taille demandée, bords façonnés et meulés, perçage de trous (pour les boutons ou les hottes intégrées à la table de cuisson), sérigraphie, etc. Les plaques passent ensuite dans un four de céramisation, qui leur confère leur couleur noire distinctive ainsi que leurs propriétés mécaniques et thermiques.

Enfin, le produit fini est expédié aux clients électroménagistes d’EuroKera ; à charge pour ces derniers de le doter des équipements et technologies spécifiques qu’il ont conçues : inducteurs, composants électroniques, mode de pilotage, etc.

Précisons par ailleurs que le fabricant français, qui réalise la moitié de son chiffre d’affaires en Europe, compte au total 1000 employés, s’appuie sur 7 centres de R&D qu’il partage avec Saint-Gobain et Corning, et dispose de 160 familles de brevets ; une table EuroKera est vendue toutes les quatre secondes.

SaphirMatt ?… Vous voulez dire Onyka !

Ainsi que nous le précisions en incipit de cet article, la collaboration qu’entretient EuroKera avec Electrolux depuis trente ans a donné naissance à l’un des produits les plus connus de la marque : SaphirMatt. « En réalité, nous avons baptisé en interne, chez EuroKera, cette surface innovante du nom d’Onyka, précise Francis Cholley. Issue de plusieurs années de R&D, elle constitue une “première“ mondiale, en apportant aux plaques de cuisson une combinaison unique de propriétés : l’élégance noire et mate, la résistance aux rayures, la facilité d’entretien. Ainsi Onyka est-elle la première surface de cuisson qui ne brille pas ; renvoyant quatre fois moins la lumière qu’une surface standard, elle s’intègre aisément dans tous les environnements de cuisine. De plus, grâce à la technologie de surface spécifique qui l’équipe, Onyka est 80 % plus résistante aux rayures qu’une surface standard ; elle résiste sans difficulté aux aléas du quotidien (éponges abrasives, frottements de casseroles, etc.). Enfin, Onyka est la seule surface de cuisson qui rend invisibles les taches et les traces de doigts ; facile à entretenir, elle allège le quotidien en permettant à la table de cuisson de conserver son aspect neuf, à toute épreuve et sans grand effort. » On soulignera à ce sujet que, dès cette année, l’exclusivité dont bénéficiaient jusqu’alors les marques Electrolux et Miele pour doter leurs produits de cette surface sera levée, et tous les fabricants d’électroménager pourront se procurer Onyka auprès d’EuroKera.

Plaque de cuisson, avec logo EuroKera et Onyka sur la table (en haut à droite).

Quant à Versâtis (également mentionné en introduction), ce produit, directement commercialisé par la marque auprès des cuisinistes indépendants, est unique dans la mesure où, il est le seul, parmi les autres tables de cuisson dites “invisibles“, à utiliser la vitrocéramique à rendu mat pour habiller le plan de travail ; les autres solutions disponibles sur le marché français utilisent, pour leur part, la céramique. S’il représente, pour l’heure, des revenus qualifiés de « complémentaires » par Francis Cholley, Versâtis est toutefois promis à un avenir souriant, à l’heure où le marché des plaques de cuisson “invisibles“ est en train de prendre son essor et où les offres se multiplient. Du reste, l’entreprise l’exploite d’ores et déjà sur les trois continents qui constituent ses marchés principaux… à la différence près que ce produit, aux États-unis, se destine plus volontiers à un marché de prescription haut de gamme, tandis que, enrichi de différentes fonctionnalités (zone pour recharger les téléphones portables, système d’éclairage activé par mouvement de la main, etc.), il séduit surtout une clientèle particulièrement aisée en Asie.

Des produits innovants, plus durables, plus pratiques… et moins chers

De plus en plus confronté à une concurrence entrée de gamme, EuroKera s’efforce donc aujourd’hui de faire valoir ses atouts auprès du Grand Public comme des professionnels. Lesdits atouts, quels sont-ils ? Directrice Directrice Marketing et Développement de la marque, Marie Peltier les résume à notre attention :

Marie Peltier, Directrice Marketing et Développement EuroKera

« Notre entreprise se distingue notamment des autres acteurs présents sur le marché par le biais de l’innovation. À titre d’exemple, nous avons récemment développé et présenté lors de l’édition 2024 de l’IFA Berlin un verre de 3 mm d’épaisseur, soit 20 % plus fin que ce qui se faisait jusqu’alors… et qui affiche une performance équivalente en termes de propriétés thermique, mécanique, et de facilité d’entretien que les plaques de 4 mm. Ce faisant, cette solution que nous appelons « Slim » se révèle plus durable (20 % d’économie d’énergie consommée et de carbone embarqué), plus légère donc plus pratique à manipuler, et moins coûteuse ! Ainsi nos clients, en l'achetant, gagnent de l’argent et préservent l’environnement, tout en s’offrant un gage de qualité : en effet, les normes que nous nous attachons à respecter en interne sont autrement plus exigeantes que les normes officielles. »

Vous ne pourrez plus dire, désormais, que vous ne connaissez pas EuroKera !

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