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Site de production BSH sis à Bretten, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne. © BSH

14.10.2025

BSH “ajuste” son outil industriel pour demeurer compétitif : deux usines allemandes et 1400 emplois sont concernés

Confronté à un marché de l’électroménager toujours sous tension, à un secteur de l'immobilier stagnant et à une appétence croissante des consommateurs pour des produits plus “abordables”, BSH Hausgeräte GmbH s’apprête à engager une réorganisation majeure de ses capacités de production en Allemagne. Ainsi la fabrication de lave-linge, de fours et de hottes cessera-t-elle progressivement dans les usines de Nauen (Brandebourg) et de Bretten (Bade-Wurtemberg) d'ici 2027 et 2028 ; 1400 postes sur ces sites devraient être supprimés. Ce faisant, la filiale du groupe Bosch – qui compte parmi les premiers fabricants mondiaux de GEM (15,3 Mds € de CA en 2024) – espère renforcer sa compétitivité et sa viabilité à long terme, sur un marché de plus en plus concurrentiel.

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Dernier exemple en date qui illustre que la filière continue, pour l’heure, de naviguer par gros temps : BSH Hausgeräte GmbH a annoncé, le vendredi 10 octobre, un plan d’ajustement industriel majeur visant à renforcer sa compétitivité et sa viabilité à long terme. La société – qui compte parmi les leaders du marché, avec un CA de 15,3 Mds € réalisé en 2024  – prévoit ainsi l’arrêt progressif de la production de lave-linge dans son usine de Nauen (Brandebourg) d’ici mi-2027 ; les fonctions logistiques assurées sur ce site seront cependant maintenues après cette date. De même, BSH l’usine de Bretten (Bade-Wurtemberg) cessera ces activité de fabrication (de fours et de hottes) et logistiques d’ici la fin du premier trimestre 2028.

À l'avenir, la production des appareils de lavage, de cuisson et d’aspiration fabriqués jusqu’alors sur ces deux sites (marques Bosch, Siemens et Neff) sera principalement assurée par d'autres usines européennes de BSH ; on rappellera que le groupe compte à date 39 sites de production dans le monde, dont six en Allemagne.

Près de 9 % des effectifs allemands sont concernés

En tout, cette restructuration industrielle impactera plus de 1400 emplois, dont environ 440 à Nauen et 980 à Bretten. À ce jour, BSH Hausgeräte GmbH compte plus de 57 000 salariés à travers le monde, dont 16 000 en Allemagne ; en somme, près de 9 % des effectifs allemands du groupe sont concernés.

Les représentants du personnel ont été informés de la situation, et des discussions doivent s’ouvrir rapidement à ce sujet. « Nous sommes pleinement conscients de notre responsabilité envers nos employés et nous sommes déterminés à trouver, en collaboration avec les représentants du personnel, des solutions socialement acceptables pour les employés concernés », précise Thorsten Luecke, directeur financier et directeur du personnel pour l'Allemagne chez BSH.

Ligne de production de lave-linge dans l'usine BSH de Nauen (Brandebourg), en Allemagne. ©Carolin Jacklin Photography (carolinjacklin.com)

Assurer la viabilité et la compétitivité de l’entreprise

Pour justifier de telles mesures, BSH fait notamment état d’une stagnation des marchés immobiliers et d’une évolution des comportements d’achat ayant pénalisé l’activité ; sont également évoqués une demande croissante d'appareils électroménagers à prix plus compétitifs, ainsi qu’un secteur « hautement concurrentiel » selon le groupe. Lequel précise par ailleurs que « aucune croissance significative du marché n'est prévue dans un avenir proche. BSH Hausgeräte GmbH doit donc ajuster les capacités de son réseau de production en Allemagne ».

« Nous sommes conscients qu'une telle mesure suscite des inquiétudes et des incertitudes, explique Matthias Metz, PDG et président du conseil d'administration de BSH. Il ne s'agit pas d'une décision que nous prenons à la légère. Elle est le résultat d'une évaluation intensive, minutieuse et approfondie. Cette mesure est nécessaire pour assurer notre viabilité et notre compétitivité futures. »

L’investissement demeure une priorité

Toutefois, la société n’entend pas renoncer à investir pour développer et améliorer son outil industriel : « À l'avenir, BSH continuera à exploiter ses usines, ses centres de développement de produits et de vente, sa logistique, son propre service clientèle ainsi que son siège social en Allemagne », tient-elle à souligner. Incidemment, d’autres investissements sont également prévus dans les années à venir afin de renforcer spécifiquement la compétitivité et l'innovation en Allemagne.

Du reste, au cours des trois dernières années seulement, le groupe a investi environ 300 millions d'euros dans ses sites allemands, en particulier dans les gammes de produits, la modernisation de la production, la numérisation et l'automatisation, ainsi que dans la recherche et le développement.

Un marché toujours sous tension

On précisera pour finir que cette restructuration industrielle s’inscrit dans un contexte de marché sous tension depuis deux ans au moins. Pour rappel, BSH a, en 2023, pris des mesures de réduction des coûts qui verront, d’ici 2027, « la suppression de 3500 emplois “indirects”, dont 1000 en Allemagne », nous informe le service Presse et Relations Publiques de l’entreprise ; il s’agit pour la plupart de postes administratifs, selon notre confrère Business AM, dans un article publié sur son site Internet le samedi 11 octobre.

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