Anthony Glories (Cosentino France) : « Le développement durable est devenu un enjeu stratégique pour les entreprises de notre secteur. »

Cuisines & Bains Magazine : Quels défis le développement durable présente-t-il pour Cosentino ?

Anthony Glories : La thématique du développement durable s’articule, pour le groupe, autour de plusieurs défis à relever. Et tous sont axés sur la réduction de l’empreinte environnementale des produits que nous fabriquons, depuis l’acquisition des matières premières, leur logistique, nos processus de fabrication, jusqu’à l’utilisation des produits.

Chacune de ces étapes représente un défi en matière de développement durable. Parmi les principaux, citons, en premier lieu, l’utilisation de matériaux durables et respectueux de l’environnement dans la production de nos plans de travail de cuisine. Un autre défi de taille consiste à réduire la quantité de déchets que nous générons au cours du processus de fabrication et d’installation de nos plans de travail. J’ajoute qu’il est essentiel de veiller, pour un acteur de notre dimension, à ce que nos processus de production soient efficaces sur le plan énergétique et réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Enfin, l’amélioration de l’efficacité de notre réseau logistique se révèle cruciale.

CBM : Quelles initiatives avez-vous prises ou prendrez-vous pour relever ces défis ?

Anthony Glories : Chez Cosentino, [le fabricant s’appuie sur une usine au cœur d’un parc qui occupe 4 millions de m2 de superficie, à Almeria, en Andalousie, NDLR], nous sommes engagés, depuis de nombreuses années, dans le développement durable et avons pris, en ce sens, plusieurs initiatives. Premier exemple : 100% de l’énergie électrique que nous consommons provient de sources renouvelables. Dans le même temps, nous augmentons chaque année notre production d’autoconsommation, avec l’ambition, pour 2023, d’atteindre 24 % d’autoconsommation en électricité. Pour remplir cet objectif, nous nous appuyons sur notre parc photovoltaïque, qui est l’un des plus grands d’Europe et qui compte 38 000 panneaux occupant une surface de 40 hectares.

Je reprendrai trois autres exemples d’initiatives vertueuses que nous avons prises en faveur de la Planète.

• Pour limiter nos approvisionnements en eau, nous sommes en train de finaliser l’installation d’une usine de traitement des eaux usées, l’objectif étant de réutiliser toutes les eaux usées en provenance des cantons proche de l’usine. J’ajoute que nous recyclons 99 % de l’eau que nous utilisons et que nous ne rejetons aucune eau usée dans la nature.
• Nous avons également mis en place des processus de production plus efficaces et durables en réduisant la consommation d’eau et d’énergie, et en diminuant les émissions de gaz à effet de serre : depuis 2018, nous avons baissé de 12,8 % nos émissions.
• Nous utilisons également des matériaux plus durables en augmentant l’utilisation de matières premières recyclées: en 2022, ces approvisionnements ont représenté 7,6 % de ceux nécessaires à notre production. Cela nous a permis, par exemple, d’obtenir la certification Zéro Déchet pour le processus de production de notre gamme Dekton.

‍

‍

CBM : Quelles sont les attentes de vos clients cuisinistes et bainistes en matière de développement durable ?

A. G. : Leur demande en produits vertueux sur le plan environnemental, qui est demeurée assez marginale jusqu’à il y a peu, est en fort développement. Dorénavant, il s’attendent à ce que le groupe Cosentino commercialise des produits respectueux de l’environnement. De vrais requêtes émergent, telle que l’utilisation de matériaux recyclés ou encore une bonne prise en charge, de notre part, de nos déchets. Nos clients rajeunissent, ils emploient des vendeuses et des vendeurs plus jeunes ; et ces générations sont davantage sensibles que ne l’étaient leurs ainées aux questions relatives à la préservation de l’environnement. Cela se traduit aussi par la recherche, par nos clients, de solutions plus durables, c’est-à-dire qui résistent aux épreuves du temps, et qui sont fabriquées à partir de matériaux durables, avec un impact minimisé sur l’environnement.

CBM : Quelles sont, selon vos observations, les attentes des consommateurs dans ce domaine ? Le développement durable est-il, pour eux, un critère de choix prioritaire ?

A. G.: Les clients des cuisinistes s’attendent pareillement à ce que les produits qu’ils achètent soient durables et respectueux de l’environnement. Pour ce qui concerne les plans de travail de cuisine, les consommateurs cherchent des options durables, résistantes aux rayures et aux tâches, mais également fabriquées à partir de matériaux durables qui minimisent leur impact sur l’environnement. À titre d’exemple, ils considèrent comme une valeur ajoutée très élevée la quantité de matières premières recyclées ou le sceau de neutralité carbone de notre gamme Dekton, ainsi que de notre collection Sunlit Days de Silestone.

Pour résumer : le développement durable est devenu un critère prépondérant pour les consommateurs, au même titre que la qualité et le prix des produits. Les clients finaux sont davantage conscients de l’impact environnemental des produits qu’ils achètent. Ils sont en quête d’options plus durables. En outre, ils s’attendent à ce que cet engagement ne se limite pas à des mots. Ils veulent que les entreprises le démontrent par des actions tangibles.

‍

‍

CBM : Le développement durable est-il devenu, selon vous, un pilier incontournable des stratégies de développement des entreprises de votre secteur ?

A. G. : Sans conteste, le développement durable est devenu un enjeu stratégique pour les entreprises de notre filière. Elles reconnaissent l’importance du développement durable pour leur réussite sur le long terme et prennent des mesures pour réduire leur impact sur l’environnement et améliorer leurs performances en la matière. La durabilité n’influe pas seulement sur la réputation de la marque, mais également sur les résultats économiques des entreprises. Les résultats concernant les mesures d’efficacité énergétique, de consommation des matières premières, de réduction de la production de déchets et d’efficacité logistique sur les coûts de production ne peuvent plus être ignorées par les entreprises de notre secteur.